Une gestion différenciée des espaces verts publics et privés.

Que dit la loi Labbé ?

La loi dite « LABBÉ » du 6 février 2014 encadre l’utilisation des produits phytosanitaires sur l’ensemble du territoire national ET, depuis le 1er janvier 2017, elle interdit aux collectivités l’usage des pesticides chimiques de synthèse pour l’entretien des espaces verts et de la voirie. L’interdiction vise également les promenades et les forêts ouvertes au public.

Au 1er janvier 2019, l’interdiction s’étendait aux particuliers. Les jardiniers amateurs ne peuvent plus utiliser, ni détenir, ni acheter des produits phytosanitaires sauf ceux à faibles risques et autorisés en agriculture biologique.

Un arrêté du 15 janvier 2021, applicable au 01er juillet 2022, a étendu les dispositions de la loi Labbé aux cimetières, à la plupart des terrains de sport et à tous les immeubles d’habitations (habitation individuel ou collectif) et aux différents lieux fréquentés par le public ou à usage collectif (établissements de santé et d’enseignement, zones de loisirs, de tourisme, d’hébergement, de commerce ou de service, lieux de travail).

En revanche, il reste des exceptions pour les terrains de grands jeux, de tennis sur gazons, d’hippodromes, de golfs car l’interdiction ne s’appliquera qu’à partir du 1er janvier 2025. Après cette date, l’utilisation de produits phytosanitaires de synthèse restera cependant encore possible pour les usages listés par les ministères des sports et de l’environnement pour lesquels aucune solution technique alternative ne permet d’obtenir la qualité requise dans le cadre des compétitions officielles.

Obligations et sanctions possibles

L’usage professionnel d’un produit phytopharmaceutique (qu’il soit de biocontrôle, utilisable en agriculture biologique ou à faible risque) ne peut être fait que par une personne détenant un certificat individuel de formation adapté à la fonction.

Le non-respect de l’interdiction d’utilisation des produits phytosanitaires est une infraction pénale, pouvant être punie par 6 mois d’emprisonnement et 150 000 € d’amende.

Qu’est-ce qu’un cimetière zéro-phyto ?

Le terme zéro-phyto signifie tout simplement l’utilisation de zéro produit phytosanitaire. Un cimetière zéro-phyto est donc un cimetière écologique qui est entretenu sans aucun produit.

 

Comment le sedum et les vivaces peuvent être une alternative ?

 

Dans un contexte de réduction des pesticides, de nombreuses communes et villes mettent en place des tapis ou des mini-mottes de sedums, une plante couvre sol, afin de faciliter l’entretien des zones difficiles (inter-tombes, allées des cimetières, ronds-points, abords de route, talus, noues végétalisées…).

Plusieurs objectifs fixés aux communes dans la gestion de leurs espaces verts :

  • Contexte législatif et de protection de la nature et des hommes qui imposent aux communes le 0 PHYTO.
    Solution : Les sedums sont peu sensibles aux attaques parasitaires.
  • Contexte de réchauffement climatique et de pénurie d’eau qui obligent les communes à préserver l’usage de l’eau
    Solution : Les sedums sont résistants à la sécheresse.
  • Limiter les dépenses publiques en réduisant l’entretien
    Solution : Les sedums nécessitent peu d’entretien (pas de tontes…).

Les sedums s’implantent aisément dans des endroits difficilement accessibles avec une tondeuse, par exemple talus, pieds d’arbres…

Témoignage d’un adjoint aux travaux et d’un responsable des services techniques : « Les employés communaux désherbaient soit avec des produits phytosanitaires soit à la binette. C’était très lourd en nombre d’heures de travail et les élus ont fait le choix de goudronner les allées principales et de mettre des tapis de sedum entre les tombes. Sur l’ensemble du cimetière, nous avons installé près de 150 m² de sedums».

 

 

 Pour rappel ! Quelques atouts et utilisations des sedums :

 

  • Supportent les températures extrêmes (froides et chaudes)
  • Peuvent être mis en place sur un sol pauvre, se plaisent au soleil
  • Demandent peu d’entretien
  • Permettent une économie d’eau (par rapport à des fleurs annuelles ou bisannuelles)
  • Variétés vivaces permettant un fleurissement durable sur plusieurs années
  • Sur les toitures : ils aident à l’isolation thermique (protection contre les chocs de température jour / nuit) et phonique des bâtiments, à la régulation des eaux de pluie
  • En milieu urbain, ils améliorent la qualité de l’air (car les végétaux retiennent la poussière et les particules en suspension dans l’air) et atténuent les îlots de chaleur
  • En ville ou à la campagne, pour toutes les utilisations, un substrat entre 5 et 15 cm suffit. Lors de l’installation des tapis de sedums et jusqu’à l’enracinement des tapis, il est conseillé d’arroser.

Les sedums sont fréquemment utilisés pour le fleurissement des espaces verts publics comme les cimetières, les abords de route, les ronds-points, les talus ou les noues végétalisées. Chez les particuliers, les sedums sont installés sur des buttes, des zones très ensoleillées ou difficiles d’accès.

Tapis de sedums: photo prise le jour de l’installation

Tapis de sedums: photo prise 3 mois après l’installation

Tapis de sedums: 6 mois après installation

Les sedums: résistants à la sécheresse, faciles d’entretien et conviennent aux sols pauvres.

Les tapis de sedum
Utilisables aussi pour réaliser des jardins zen japonais

Les sedums
Avec le réchauffement climatique, il est important de gérer les espaces verts privés ou publics avec des plantes économes en eau.