re2020

Les objectifs de la RE2020

En 2020, la France passe enfin d’une réglementation thermique à une réglementation environnementale.

Même si cette réglementation risque d’augmenter à court terme le coût de la construction de 5 à 10%: il s’agit d’un « mal nécessaire » pour atteindre des objectifs

*de meilleures performances énergétiques des logements (isolation thermique pour l’hiver et confort d’été)

bioclimatique

*et d’abaissement de l’émission de carbone CO2 (kg/Co2/m²): impact carbone des bâtiments.

cycle de vie d'un batiment

En France, le secteur du bâtiment représente un peu plus de 43 % de la consommation d’énergie et près de 25 % des émissions de CO2.

CONSOMMATION D'ENERGIE EN FRANCE

 

Cette réglementation s’inscrit dans une action continue et progressive en faveur de bâtiments moins énergivores. Depuis la crise du pétrole, en 1974, plusieurs réglementations thermiques successives ont ainsi été mises en place.

re2020

La dernière RT2012, issue du Grenelle du l’environnement et appliquée depuis fin 2011 fixait déjà des exigences de moyens ET de résultats en matière de conception du bâtiment, de confort et de consommation d’énergie:

  • une efficacité énergétique minimale du bâti, Bbiomax (besoin bioclimatique du bâti) ;
  • une consommation conventionnelle maximale d’énergie primaire, Cepmax, portant sur les consommations de chauffage, de refroidissement, d’éclairage, de production d’eau chaude sanitaire et d’auxiliaires (pompes et ventilateurs) ;
  • un confort d’été dans les bâtiments non climatisés, Ticref, limitant la température intérieure maximale que le bâtiment peut atteindre au cours d’une séquence de 5 jours très chauds d’été.

La RE2020 marquera, selon la ministre Madame Pompili, un « changement de repères intellectuels », puisque le seuil ‘énergie’ (situé à 50 kWh/m2/an dans la RT2012) ne sera pas un marqueur aussi important dans la RE2020 qu’il ne l’a été dans la RT2012.

Les bâtiments concernés par la RE2020

La réglementation sera progressivement « de plus en plus exigeante, depuis son entrée en vigueur en 2021, jusqu’à 2030 avec trois jalons prévus en 2024, 2027 et 2030 qui constituent autant de marches de rehaussement des exigences » selon le ministère de la Transition écologique.

La RE2020 s’applique :

  • dans un premier temps aux 4 typologies de bâtiments les plus représentés : les maisons individuelles, les logements collectifs, les bureaux et les bâtiments d’enseignement primaire et secondaire;
  • Et elle concernera ensuite les bâtiments tertiaires spécifiques : hôtels, commerces, gymnases…

Les projets de construction devront avoir fait l’objet d’une demande de permis de construire ou d’une déclaration préalable déposée à compter de l’été 2021, pour les bâtiments neufs dont l’usage est décrit au R.111-20-6 du code de la construction et de l’habitation.

Les seuils de RE2020

En matière énergétique, le seuil maximal de besoin bioclimatique (Bbio) sera abaissé de 30% par rapport à la réglementation thermique 2012, pour les logements collectifs et individuels. Par ailleurs, la RE « systématisera le recours à la chaleur renouvelable, via un seuil maximal de consommation d’énergie primaire non renouvelable ». Une valeur dans la réglementation environnementale sera fixée mais elle ne sera pas comparable à celle de la RT2012 car les méthodes de calcul ont évolué – données météo, surface prise en compte, consommation de froid… La RE2020 ira surtout plus loin pour limiter les consommations d’énergie non renouvelables », a affirmé Barbara Pompili. « Il faudra faire très attention à ce que la consommation maximale d’énergie primaire que nous indiquerons ne soit pas prise au pied de la lettre, car nous ne nous situerons plus sur les mêmes référents. L’essentiel de l’exigence sera sur le Bbio. »  Le ministère de la Transition écologique estime qu’il s’agit d’une exigence ambitieuse mais réaliste, car déjà aujourd’hui une partie significative des maisons, et même des logements collectifs, satisfont ces critères de performance énergétique « . « La facture d’électricité d’une maison neuve typique avec une pompe à chaleur sera de l’ordre de 200 €/an, soit moins de 17 €/mois. »

Parce que nous risquons de vivre encore de nouveaux épisodes caniculaires, la RE2020 va également intégrer le besoin de froid dans le calcul du besoin énergétique du bâtiment (Bbio). Sur la base d’un scénario météo similaire à la canicule de 2003, un indicateur de confort d’été sera calculé lors de la conception du bâtiment, qui s’exprimera en degré heure (DH). La RE2020 fixera un seuil haut maximal de 1250 DH qu’il sera interdit de dépasser, correspondant à « une période de 25 jours durant laquelle le logement serait continument à 30°C le jour et 28°C la nuit ». Un seuil bas sera également fixé à 350 DH, « à partir duquel des pénalités s’appliqueront dans le calcul de la performance énergétique ».  » Ces pénalités seront forfaitaires afin d’inciter tous les bâtiments à faire des efforts de conception permettant de réduire le nombre d’heures au-dessus du seuil. « . Ce seuil sera le même partout en France, avec des dérogations pour le sud-est de la France.

Différents indicateurs seront créés (indicateurs carbone dynamique et de stockage carbone) afin d’inciter les industriels à faire progresser leurs produits. Le recours au bois et aux matériaux biosourcés, dans le gros œuvre comme le second œuvre sera amené à se généraliser. Les exigences seront progressives afin de permettre aux acteurs du secteur de s’approprier la méthode et de caractériser leurs produits. Objectif visé : en 2030, la quantité maximum de CO2 (kg/Co2/m²) émise devra avoir baissé de 30 à 40 %.Les pouvoirs publics confirment également que l’analyse du cycle de vie dynamique sera choisie (plutôt que statique), pour « attribuer un poids plus fort au carbone qui est émis aujourd’hui qu’au carbone qui sera émis plus tard » – ceci favorisant naturellement les matériaux qui stockent du carbone, comme le bois. A l’horizon 2030, la RT 2020 prévoit que « l’usage du bois et des matériaux biosourcés quasi-systématique, y compris en structure (gros œuvre) dans les maisons individuelles et le petit collectif », devienne une réalité.batiment a energie positive et reduction carbone